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Keratocône

Lorsque la cornée perd de son épaisseur et devient conique, la vue se brouille et se déforme. Découvrez les solutions laser et implants qui existent pour traiter le kératocône.

Qu’est-ce qu’un kératocône ?

Le kératocône est une maladie oculaire évolutive qui touche 0,5% de la population. Une cornée normale a une forme parfaitement sphérique. Elle est formée d’un empilement de lamelles de collagène maintenues en cohésion par des ponts moléculaires. Chez les personnes atteintes par cette pathologie de la cornée, il existe des déficits locaux de ces ponts de jonction. La biomécanique de la cornée est donc fragilisée en regard de ces points de faiblesse. La cornée se déforme. Son centre s’amincit et n’est plus assez solide pour garder une forme ronde. Il prend alors la forme d’un cône irrégulier, ce qui perturbe la vision.

Comment voit un patient atteint de kératocône ?

Les patients atteints voient mal de loin et perçoivent les choses de façon brouillée, déformée, brumeuse. Ils présentent aussi parfois une sensibilité importante à la lumière et sont facilement éblouis.

Quelles sont les causes du kératocône ?

Les causes du kératocône ne sont pas connues, bien que l'on pense qu’il existe une part génétique cruciale dans cette pathologie. Certains facteurs augmentent les risques de développer un kératocône :

  • Existence de kératocônes dans la famille
  • Contraintes mécaniques comme se frotter les yeux vigoureusement
  • Porter des lentilles de contact
  • Être atteint de certaines pathologies comme la rétinite pigmentaire
  • Être atteint du syndrome de Down
  • Être asthmatique 

Comment dépister un kératocône ?

Pour faire le diagnostic d’un kératocône, on utilise un test appelé « topographie cornéenne ». Il permet d’évaluer certaines caractéristiques de la cornée comme sa courbure, sa régularité et son épaisseur. Les données recueillies se lisent sur une carte qui présente des nuances de couleurs : couleurs chaudes pour les surélévations et froides pour les dépressions.

On utilise également la bio microscopie qui permettra de détecter l’amincissement de la cornée, la présence de stries de Vogt (fines lignes blanches dans l’épaisseur de la cornée) ou encore des opacités à la surface du cône. Un autre signe caractéristique du kératocône pourra être observé par bio microscopie : il s’agit d’un halo sombre partiel ou complet à la base du cône (anneau de Fleischer).

À l’examen, on retrouve une baisse de la vision non corrigible et un astigmatisme irrégulier. Le kératocône atteint généralement les deux yeux, mais pas forcément, ni avec la même sévérité.

Comment évolue le kératocône ?

Le kératocône évolue de manière progressive. Longtemps asymptomatique, il est souvent dépisté à l’adolescence, où la baisse d’acuité visuelle d’abord légère puis plus importante et difficile à corriger amène le patient à consulter. Il évolue de manière irrégulière et imprévisible et se stabilise ensuite généralement vers la quarantaine. Certaines formes se stabilisent rapidement à un stade peu gênant pour les patients atteints par cette pathologie de la cornée. On classe cette évolution en 4 stades :

  • Stade I : baisse d’acuité visuelle avec astigmatisme
  • Stade II : augmentation de la myopie et de l’astigmatisme
  • Stade III : aggravation de la vision avec apparition d’une déformation visible de la cornée
  • Stade IV : amincissement de la cornée avec perte de sa transparence (présence de cicatrices ou d’opacités au sommet du cône)

Quelles sont les complications du kératocône ?

L’évolution rapide et imprévisible de l’acuité visuelle oblige les patients à changer très régulièrement leur correction optique, lunettes ou lentilles. Le port de lentilles et les frottements peuvent créer des ulcérations de la cornée. Il peut arriver que la cornée se perfore. En cas de kératocône aigu (moins de 3% des kératocônes), la membrane interne de la cornée (membrane de Descemet) peut se rompre, entrainant un œdème massif du kératocône et une diminution brutale de l’acuité visuelle.

Quels sont les traitements du kératocône ?

Le traitement de cette pathologie va dépendre du stade de la maladie de l'œil. Dans un premier temps, on prescrit souvent l’adaptation d’une lentille de contact. Cette solution temporaire est parfois mal tolérée et peut provoquer des réactions atopiques. La cornée est majoritairement constituée de fibres collagènes entrelacées, qui constituent les 90% de l’épaisseur cornéenne : ce tissu assure une grande partie des propriétés de résistance biomécanique de la cornée. C’est pour renforcer ce tissu et pour lui rendre sa rigidité que le traitement Cross-linking (CXL) pourra être utilisé. Cette méthode va permettre de renforcer la biomécanique de la cornée et d’arrêter la progression du kératocône dans les premières phases de la maladie de l'œil.

Cette technique, réalisée en chirurgie ambulatoire, consiste à appliquer une solution photosensible (la riboflavine ou vitamine B2) sur la cornée et à l’exposer ensuite à une faible dose de rayons ultraviolets. La vitamine B2 réagit alors avec la lumière ultraviolette pour créer de nouveaux liens de collagène tout au long de la cornée. Il est possible de réaliser simultanément que le Crosslinking un traitement laser guidé par la topographie pour réduire la déformation de la cornée. L’implantation d’anneaux intra-cornéens est également une solution très intéressante pour traiter les kératocônes. Ces petits segments semi-circulaires rigides en polymère plastique exercent une pression pour aplanir la cornée et permettent de récupérer une vision plus nette.